Manifestation pour la vie à Bagua/Protest for life in Bagua!


(English to follow)

Manifestation pour la vie à Bagua qui se tiendra en face du consulat du Pérou à Montréal, 550 Sherbrooke Ouest, métro McGill, ce vendredi 12 juin 2009 à midi. (Voir annonce complet plus bas) Cette manifestation répond à la logique du profit, issue de la vision des élites péruviennes, qui s’est déployée brutalement vendredi passé (le 5 juin) à Bagua, Région Amazones, Pérou contre des populations indigènes de l’amazonie péruvienne.

Effectivement, il y a eu des actions très sanglantes et meurtrières de la part de la Direction d’Opérations Spéciales (DIROES) depuis vendredi passé en Amazonie péruvienne. Le gouvernement et les médias parlent de 33 victimes (9 indigènes et 24 policiers). En ce qui concerne les disparus, le nombre est de 65 et 160 blessés. Voici la liste de quelques noms de disparus : Eber Quispe Vásquez,Lorenzo Castillo Abad,Arcadio Peña López,Jovino Urbi Carrillo, Benito Soro Orrega, Saúl Wachapa, Cenepo Auarpa, Tiberio Nansh, Elmer, Kuja, Luis Manuel Usha, Rubén Wauhapa, Marga Reátegui, Savaría Timias, Eloy Ismiño, Eeraldo Mashianda, Suamut Fterpekit, Armanado Fterpekit, Pablo Yagkup, César Chumpi, Evelin, Leonardo y Rolando Kaje Kuja, Luis Jintach Esamat, Fidel Vilchez Tsejem, Grimaldo Najantai Kuja, Enrique Asangkay, Dasec, Nena Yagkug Nugkum, Wiles Nugtum Wilchez, Abercio Yagkum Vílchez, Amalia Sejekam Nugkum, David Yagkum, Artemio Yagkum Tsejem, Sicto Orechuela, Teófilo Baitag, Lazardo Asagkay, Delia Atamain, Liceth Yagkum, Nugkum, Saúl Pape Niumpataim, Pablo Sejekam Asangkay, Marcmino Agkuach, Julián Uwarai, Isaac Sabio, Silvanio Carlos, Emilio Dawau, Segundo Sabio, Gilberto Sabio, Narciso Sabio, Virgilio Anag, Agustín Nankabai, Escequias Carlos, Santiago Yuub, Wasum Vuracusa, Ernesto Sejekam, Vícto Sejekam Kukush, Eugenio Segekam y Ernesto Esash.

Cependant, les derniers courriels reçus et les dernières recherches d’information (sources alternatives) ainsi que les reportages de plusieurs journalistes liméniens indiquent un nombre nettement supérieur: en effet, le nombre oscille entre 50 et 100 victimes, la grande majorité étant des indigènes. Vous comprendrez que dans les circonstances, il est très difficile d’établir le nombre exact. D’ailleurs, c’est à cause d’un couvre-feu qui a été instauré depuis samedi que la tâche s’avère difficile, car, une fois le massacre effectué, il est maintenant grand temps pour faire disparaître les “preuves”, c’est là le sens du couvre-feu actuel: il y a en effet des dénonciations faisant état des corps brûlés, mis en sac et lancés dans les fleuves (voir  plus bas:  http://www.larepublica.pe/node/198197). C’est donc dire que Garcia Perez a enlevé son masque et affrontera certainement sa plus grave crise sociale et politique de son second mandat. Il y a eu des annonces de mobilisation (Paros) régional et national dans les prochains jours.  Demain, jeudi le 11 juin, par exemple, il y aura une grande mobilisation nationale à la capitale, dans la région concernée ainsi que dans plusieurs villes du pays. (http://www.metroflog.com/herminiaponce/20090609/denunciar_a_alan_garc_a_por_genocidio)

C’est donc un climat de tension qu’actuellement vit le pays, surtout dans la région en question. Le massacre est le triste dénouement  d’un long processus de « négociation » et mobilisation de la part de l’AIDESEP (Association interethnique du développement de l’Amazonie péruvienne. http://www.aidesep.org.pe/index.php?id=3,0,0,1,0,0 ) qui s’est prononcé contre « La Loi de l’Amazonie » (La ley de la selva, voir http://alainet.org/active/25827&lang=es article de l’anthropologue Rodrigo Montoya faisant le bilan de cette loi et les perspectives pour le mouvement) qui cherche, grosso modo, mettre à profit, des terres qui, selon le gouvernement, « devraient être travaillées» par les corporations et les compagnies pétrolières, on s’en doute. Cette contre-offensive du gouvernement, au moyen de son projet « Pérou moderne », a été soigneusement préparée depuis son entrée au gouvernement. Deux articles écrits par le président lui-même, Garcia Perez, présentent les principaux arguments contre ceux et celles qui s’opposent au projet, ceux et celles qu’il qualifie de « perros del hortelano ». L’idée, derrière cette formulation, est cherchée dans cette expression populaire qui désigne une personne dite « égoïste » et quelque peu tordue, car elle ne laisse pas travailler les autres et ne travaille même pas (« No come ni deja comer »). Mais, laissons à Garcia lui-même le soin d’expliquer son point :

“Hay millones de hectáreas para madera que están ociosas, otros millones de hectáreas que las comunidades y asociaciones no han cultivado ni cultivarán, además cientos de depósitos minerales que no se pueden trabajar y millones de hectáreas de mar a los que no entran jamás la maricultura ni la producción. Los ríos que bajan a uno y otro lado de la cordillera son una fortuna que se va al mar sin producir energía eléctrica. Hay, además, millones de trabajadores que no existen, aunque hagan labores, pues su trabajo no les sirve para tener seguro social o una pensión más adelante, porque no aportan lo que podrían aportar multiplicando el ahorro nacional.

Así pues, hay muchos recursos sin uso que no son transables, que no reciben inversión y que no generan trabajo. Y todo ello por el tabú de ideologías superadas, por ociosidad, por indolencia o por la ley del perro del hortelano que reza: “Si no lo hago yo que no lo haga nadie”.

El primer recurso es la Amazonía. Tiene 63 millones de hectáreas y lluvia abundante. En ella, se puede hacer forestación maderera especialmente en los 8 millones de hectáreas destruidas, pero para eso se necesita propiedad, es decir un terreno seguro sobre 5.000, 10.000 o 20.000 hectáreas, pues en menos terreno no hay inversión formal de largo plazo y de alta tecnología.” (http://www.elcomercio.com.pe/edicionimpresa/html/2007-10-28/el_sindrome_del_perro_del_hort.html)

Pour ceux et celles qui veulent en savoir davantage, il y a un second article où Garcia nous donne la « recette » pour en finir avec le « perro del hortelano ».

http://www.elcomercio.com.pe/edicionimpresa/html/2007-11-25/receta_para_acabar_con_el_perr.html

Cette recette, remplie de plans technocratiques et, par conséquent, contenant de projets anti-démocratiques, a atteint son paroxysme vendredi passé. C’est avec ce massacre que Garcia a ratifié son ferme engagement avec les élites, engagement qui a été pris en juin 2006 lors du second tour du scrutin. À ce moment, les groupes de pouvoir économique et les secteurs les plus conservateurs de la société ont voté en bloc pour ce qu’ils désignaient comme « le moindre des maux » (« El mal menor ») face au candidat Ollanta Humala. On voit aujourd’hui les grands massacres dont est capable ce « mal menor ».

Venez en grand nombre,

Manifestation pour la vie à Bagua

En face du consulat du Pérou à Montréal

550 Sherbrooke Ouest, métro McGill

Le vendredi 12 juin 2009 à midi

Appel à tous les hommes et toutes les femmes qui croient en la vie, les droits de l’homme et les droits de la nature. Nous envoyons un message fort au monde de Montréal pour que les droits des peuples autochtones au Pérou soient respectés et garantis, afin que les crimes ne restent pas impunis.

La présence de tous est donc essentielle.

Les peuples autochtones ont le droit de défendre la vie et la Mère Terre. La forêt ne se vend pas!

Organisée par:

Action Créative, Société Bolivarienne du Québec, Hands Off Venezuela et Le Conseil Traditionnel Mohawk de Kahnawake.

Protest for life in Bagua !

In front of Peruvian Consulate in Montréal,

550 Sherbrooke West, Metro McGill

Friday 12 of June 2009 – noon

Calling all men and women who believe in life, human rights and the rights of nature.

We send a strong message to the world from Montreal to ensure that the rights of indigenous peoples in Peru are respected and guaranteed, so that crimes do not remain unpunished.

The presence of all is essential.

Indigenous peoples have the right to defend life and Mother Earth.  The forest is not for sale!

Organized by: Action Créative, Société Bolivarienne du Québec, Hands Off Venezuela et Mohawk  Traditional Council of Kahnawake

Merci

Eduardo Malpica
sociologie, UQAM

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11 June 2009

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