Mitigaq
About
À la suite de conflits entre les Blancs, les Autochtones et les Inuits, des familles d’Inuits ont fui les terres pour aller se réfugier sur des archipels, dont les îles Belcher. Sur ces îles, on ne retrouvait pas de caribou, mais plutôt toute une faune d’oiseaux. Donc, ces Inuits ont développé une technologie de fabrication de vêtements avec des peaux d’oiseaux, dont ils s’habillaient exclusivement. C’était la particularité de ces insulaires, qui les distinguait des habitants des terres, eux vêtus d’habits en peau de caribou. Le film illustre cet art de fabriquer des vêtements en peau d’oiseaux.
MITIGAQ (1971)
Sur ces îles de la Baie d’Hudson, les vêtements traditionnels étaient fabriqués de dépouilles (peaux avec les plumes) de canard eider.
Film 16 mm couleur, muet
15 minutes
Réalisateur : B. Saladin d’Anglure
Prise de vue : B. Saladin d’Anglure
Tourné à Qurlutuq (Sanikiluaq – Îles Belcher, NU) en août 1971
Avec l’aide de Jimy Innaarulik Mark, Interprète, transcripteur, traducteur, et l’assistance pour le filmage de Sylvie Pharand, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université Laval
Participants inuit: Kalai Kullualuk, Samueli Iqaluk, Aani Amittuq et Aisa Amittuq.
Prémontage : Philippe Legrand du Service de l’Audio-Visuel de l’Université Laval, et l’équipe du tournage, sous la direction du réalisateur
Financement : CNRS, Conseil des Arts du Canada, Musée National de l’Homme du Canada et Département des affaires culturelle du Québec.
Transcription intégrale
Plan fixe d'une sculpture de canard en stéatite.
Commentaire du réalisateur : Les Inuits des îles Belcher, de Sanikiluaq, sont parmi les meilleurs sculpteurs d’oiseaux. Et beaucoup de leurs sculptures représentent des oiseaux et une faune d’oiseaux extrêmement importante.
Un homme construit une cache en pierre, près d'un petit lac. Cette cache est pour les oiseaux (canards eider ou huards), qui serviront à faire des trousses de couture.
Commentaire du réalisateur : Alors nous avons ici un chasseur qui fait un affût près d’un petit lac pour guetter les oiseaux sauvages. Évidemment, ce qu’il recherche, ce sont des canards eider et puis éventuellement des huards pour faire des trousses de couture.
Plan d'une gravure sur pierre représentant trois canards en vol.
Un homme construit une cache en pierre, près d'un petit lac. Cette cache est pour les oiseaux (canards eider ou huards), qui serviront à faire des trousses de couture.
Une femme vêtue d'un amauti marche vers la caméra.
Plan d'une gravure sur pierre représentant deux canards en vol (même gravure que plus tôt, montrée partiellement).
Un homme lance un dard (nuiq) à l'aide d'un propulseur (atlatl).
Commentaire du réalisateur : Là, on voit un canard, ou éventuellement ça peut être des oies aussi, qu’on chasse avec un dard qu’on appelle nuiq (nuit, c’est le pluriel de nuiq, qui est le dard, la petite pointe barbelée, et comme il y en a plusieurs, ça devient nuit), avec un propulseur, qu’on envoie en l’air avec une très grande force, et avec ces barbelures qui sont nombreuses on a une chance d’agripper l’oiseau et de le faire tomber dans l’eau ou de le blesser.
Plan d'une gravure représentant un chasseur qui lance un dard.
Gros plan de la main du chasseur qui tient le propulseur (atlatl), alors qu'il s'apprête à le lancer.
Plan de deux gravures. La première étant celle avec les trois canards vue précédemment, la seconde représentant un chasseur qui vient d'atteindre un oiseau (un canard qui était en vol), avec son dard.
La même femme marche vers l'homme et sa cache. Il lui donne un canard eider et un guillemot noir.
Commentaire du réalisateur : Ici, on a Aani Amittuq. L’homme, Samueli Iqaluk, lui donne un canard eider mâle et puis quelques petits guillemots, des oiseaux plus petits, qu’ils consommaient et dont ils pouvaient utiliser les peaux pour les vêtements des adolescents ou des enfants. Les adultes hommes avaient surtout des vêtements en peau de canard mâle noir et blanc sur le ventre, et les femmes, de canard eider femelle dans les tons brun, beige, etc., moins lourde comme peau, moins résistante aussi, mais les femmes partaient moins chasser.
Autre prise, sous un autre angle, de l'homme donnant un canard et quelques guillemots à la femme, qui s'éloigne ensuite de lui en marchant, les oiseaux dans les mains.
La femme marche sur la terre avec les canards dans ses mains. Elle s'arrête, les dépose sur le sol, et nous voyons alors qu'elle tient également à la main un ulu. Elle s'assoit sur le sol près du canard et s'apprête à dépouiller les canards.
La femme prépare le canard eider mâle pour le dépouillage. Elle lui coupe les deux pattes et les deux ailes. Elle va ensuite vers la tête.
Commentaire du réalisateur : Ici, Aani Amittuq, qui plus tard va devenir mairesse de Sanikiluaq, qui a laissé un très bon souvenir là-bas (pendant près de cinq ans, elle a été mairesse). Elle est en train de se préparer pour enlever la peau du canard eider. On dépouillait l’oiseau. On n’arrachait pas les plumes. On enlevait la peau comme on fait dans d’autres pays pour enlever une peau de lapin, sauf que là, on va commencer par la tête.
Gros plan de la femme qui dépouille le canard eider en commençant avec la tête : elle coupe la peau autour du bec et commence à tirer sur celle-ci.
Commentaire du réalisateur : Et donc, on découpe le long du bec pour récupérer le maximum de peau. C’est une peau précieuse, parce qu’il y a les plumes, et sous les plumes, un fin duvet très chaud qui était utilisé par les Inuits comme isolant. Et pas seulement chez les Inuits : le mot édredon vient de là ; « eider down », le duvet d’eider. On voit ici le découpage de cet eider mâle.
Vue d'un autre angle : on voit la femme pratiquer une incision sur le dos du canard à l'aide du même ulu.
Commentaire du réalisateur : Donc, sur le dos, on fait une incision et on enlève la peau. L’idée est d’en faire un rectangle homogène quand il aura été séché. Et on va retourner la peau à un moment donné.
Vue d'un autre angle : on voit la femme détacher les pattes du canard de la peau à l'aide de ses mains. Son ulu est posé près d'elle sur le sol (elle est assise sur une grande pierre plate qu'elle utilise comme surface de travail).
Commentaire du réalisateur : Là, il faut enlever l’endroit des pattes pour en récupérer la peau aussi, et à partir de là, après les pattes, on enlève la peau comme on enlève une peau de lapin.
La femme retire complètement la peau du canard, en tenant la tête de celui-ci entre ses dents. À l'aide de son ulu, elle coupe les derniers tendons qui attachent encore la peau au dos, à l'abdomen et aux pattes du canard.
Commentaire du réalisateur : Donc la femme utilise ses mâchoires comme une troisième main, pour pouvoir tirer plus facilement, et puis, avec son ulu, donc couteau féminin, elle finit de couper les petits tendons qui peuvent rester, qui retiennent la peau. Elle sort de cette façon plus simple la peau des pattes arrière, en coupant le bout de la patte avec les palmes.
La femme termine de dépouiller le canard en coupant à l'aide de son ulu les petits tendons qui attachent la peau aux pattes du canard.
Deux femmes sont assises dans une tente faite de peaux, près de l'entrée. Elles suspendent les peaux de canard (un canard eider et trois guillemots) sur un morceau de bois placé horizontalement au-dessus de l'entrée. Sous les peaux se trouve une marmite sur un feu et quelque chose cuit ou bout à l'intérieur.
Commentaire du réalisateur : Et voici le canard, d’une part qu’on va pouvoir manger, faire bouillir, manger cru, le filet du poitrail, et la peau qu’elle fait sécher. On la fait sécher d’abord avec les plumes parce que la peau a été bouillie, souvent récupérée dans l’eau, et une fois que les plumes sont séchées, on la retourne pour faire sécher le dessous, avant de pouvoir la travailler.
Gros plan des peaux qui sèchent sur le morceau de bois.
Vue de la tente de peau devant laquelle sont assises les deux femmes, mâchant les peaux de canard.
Commentaire du réalisateur : Là, deuxième opération, la peau est séchée et il faut la mâcher, la mastiquer, avec les dents.
Plan rapproché des deux femmes mâchant une peau de canard eider et une peau de guillemot. Elles sont toujours assises devant la tente, avec un qulliq (lampe à huile) et une marmite posée dessus.
Commentaire du réalisateur : Donc les personnes âgées, les femmes âgées, souvent ne pouvaient pas. Elles pouvaient coudre, elles pouvaient travailler, mais pas faire ce « mâchage », car elles n’avaient plus assez de dents devant ou elles avaient perdu leurs dents. Les dents souvent étaient usées, traditionnellement jusqu’à la gencive, parce que même les bottes, il fallait les assouplir, et c’étaient les femmes qui faisaient ça. Il fallait assouplir les bottes avec les dents, et, quand elles avaient été mouillées et séchées, elles devenaient très dures. Ce n’était pas du cuir tanné, et c’est pour ça qu’elles étaient aussi imperméables, mais il fallait qu’elles soient souples.
Gros plan de la plus jeune des deux femmes mâchant une peau de guillemot.
Commentaire du réalisateur : Donc là, on suce la graisse, le peu de sang ou de chair qui reste attaché, et on l’avale. C’est très bon, c’est nourrissant, mais pour ça il faut de bonnes dents.
Gros plan de la plus vieille des deux femmes mâchant une peau de canard eider.
Plan de la tente de peau, à l'entrée de laquelle est assise une femme. Sa tête est penchée, elle semble travailler sur quelque chose au sol ou sur ses genoux.
Commentaire du réalisateur : Voici la tente de peau conique qui était utilisée l’été, une petite tente où l’on pouvait travailler, être abrité.
Plan rapproché de la femme qui travaille près de l'entrée de la tente. Elle coupe la peau de canard eider avec son ulu.
Commentaire du réalisateur : Donc, la femme coupe pour pouvoir enlever les bordures et récupérer le maximum de surface plane, et il ne faut pas qu’il y ait trop d’aspérité sur le côté. La partie la plus dure, la partie dorsale, va servir essentiellement pour la confection. Donc il y a pas mal de petites chutes, mais qui peuvent aussi être récupérées.
La même femme coupant une peau de canard eider, vue sous un autre angle.
Une femme est assise près d'une rivière. Elle coupe le bec et la gorge d'un goéland. Le goéland a été placé dans un bol en bois.
Commentaire du réalisateur : Ici, il s’agit d’un goéland dont on va extraire la gorge, ce canal qui va servir à faire du fil à coudre.
La femme retire et coupe un canal de peau de la gorge du goéland, en s'aidant de ses mains et d'un ulu.
La femme retourne le bol et se sert du dessous de celui-ci comme surface de travail pour gratter la gorge du goéland.
Commentaire du réalisateur : C’est un long cylindre qui arrive dans le bec, et on va le gratter sur l’envers de ce récipient à mettre la viande, qui est en bois de flottage avec un bord arrondi qui a été assoupli en le faisant chauffer. Là, elle le gratte avec un grattoir en métal, mais on utilisait autrefois des grattoirs en pierre polie.
Gros plan sur la main de la femme qui gratte la gorge du goéland sur le dessous du bol de bois.
Commentaire du réalisateur : Elle en enlève les petits restes de muscles, de tendons, de gras,
La femme rince la gorge de goéland dans la rivière. Le grattoir est posé près d'elle sur une roche.
Commentaire du réalisateur : elle le lave dans le ruisseau et elle va l’enfiler sur une tige de bois qui sert souvent à assouplir les peaux, les semelles de bottes.
La femme ramasse le bol de bois et un bâton de bois (qui servira à étirer la gorge de goéland), et marche en s'éloignant de la rivière.
La femme est de retour à la tente, assise près de l'entrée. Elle tient le bâton de bois autour duquel se trouve la gorge de goéland, étirée et séchée. À l'aide de son ulu, elle fait une incision sur la membrane séchée afin de la décoller du bâton de bois.
Commentaire du réalisateur : Donc on l’enfile dans la tige pour l’assouplir avant de le mâcher. Elle l’enfile, et ça forme une sorte de petit cylindre aplati pour le faire sécher et après quelques jours, quand il est bien sec, elle fait une incision, elle décolle du bois cette membrane pour en faire un long rectangle de peau séchée qu’elle va découper en très fines petites bandes qui pourront être soit tressées, soit un peu tournées pour faire le fil à coudre.
Gros plan sur la même femme qui enlève la membrane du bâton de bois.
Commentaire du réalisateur : Ce fil était un substitut aux tendons de caribou, les plus prisés pour les vêtements, les tendons qui vont le long du filet, le long de la colonne vertébrale du caribou, ou d’autres tendons venant de pattes de mammifères marins ou de bélugas, le long du filet du béluga.
La femme finit d'enlever la membrane, et la place ensuite sur une planche de bois pour la couper avec son ulu.
La femme coupe une fine languette de membrane, sur la planche de bois, avec son ulu.
La femme a terminé de couper la languette, et elle place le reste de la membrane dans son sac de couture fait en peau de huard. Ensuite, elle prend la languette et l'humidifie avec sa salive afin de lui rendre sa souplesse. Elle l'étire en utilisant sa bouche et ses mains, jusqu'à ce que la membrane soit assez mince pour être enfilée dans le chas de l'aiguille.
Commentaire du réalisateur : Donc elle humecte le fil de salive. Elle a pris le fil dans sa trousse de couture faite avec une peau de huard, de grand huard, le tuulliq. Elle le tend, et on pouvait aussi le graisser pour faciliter la couture, surtout quand on voulait des coutures imperméables. On voit le petit rectangle, elle en a découpé déjà une partie des contours, et puis elle peut encore le rendre homogène, surtout au niveau des longueurs à coudre.
La femme étire la membrane avec ses doigts.
La femme coud une peau de canard avec le fil qu'elle a fabriqué avec la gorge de goéland.
Commentaire du réalisateur : Pour coudre, il vaut mieux que ce ne soit pas trop irrégulier et que les peaux puissent s’emboîter les unes dans les autres. C’est un travail méticuleux d’assemblage ; on comptait facilement une quarantaine de peaux pour un vêtement d’homme, de femme aussi, puisque le pan arrière était en peau d’eider, mais le devant était en peau de chien.
Gros plan des mains de la femme qui coud ensemble deux morceaux de peau de canard eider.
Commentaire du réalisateur : Donc on imagine le nombre de canards qu’il fallait pour équiper une famille ; c’était l’objet de longues chasses. Le mâle a plus de graisse, et la peau est plus épaisse, donc elle est plus lourde, mais plus résistante. Le chasseur qui part chasser au loin a besoin de vêtements plus résistants;
Autre plan de la femme qui coud ensemble deux pièces de peau de canard eider. Elle utilise une aiguille de métal et un dé à coudre en métal.
Gros plan de la femme qui coud ensemble deux pièces de peau de canard eider. Elle utilise une aiguille de métal et un dé à coudre en métal.
Vue plus complète de la femme qui coud et de la pièce de vêtement sur laquelle elle travaille (un parka d'adulte).
La même femme, toujours assise à l'entrée de la tente, coud des dents de phoque sur le parka. Il y a un enfant dans son amauti.
Commentaire du réalisateur : pour les femmes, qui portaient néanmoins les bébés, on s’arrangeait pour renforcer, comme pour les hommes, les bords par des bordures en peau de phoque, et pour les femmes sur les pans on cousait, comme on le voit ici, des dents de phoque pour alourdir un peu les bordures, pour que les pans ne se relèvent pas quand il y a du vent, etc. Et donc ça créait un petit poids.
Gros plan sur les mains de la femme qui coud des dents de phoque sur une bande de peau de phoque qui se trouve au bas du parka.
Gros plan des mains de la femme qui fixe une dent de phoque sur le parka. Près de la dent, on peut voir des perles de couleur et des pendentifs de métal qui ont été cousus au parka avec une pièce de peau.
Commentaire du réalisateur : Sur la côte, on est vite passé à des sortes de pendentifs, l’équivalent de ces dents, mais en étain qu’ils faisaient couler dans un petit moule en stéatite à partir de cuillers d’étain, qui étaient les premiers couverts que les traiteurs avaient apportés avec eux et éventuellement vendaient.
Devant l'entrée d'une tente de peau de phoque, une jeune femme met son amauti. Elle attache ensuite les cordes de l'amauti (ceinture) autour de sa poitrine.
Commentaire du réalisateur : Alors on voit le manteau, la ceinture qui va faire en sorte que le bébé tienne bien dans la poche arrière, avec les deux jambes écartées qui reviennent un peu sur le côté, et puis une grande capuche commune au bébé et à la mère;
Une femme installe un enfant dans la capuche de son amauti.
Commentaire du réalisateur : elle va nous montrer comment elle l’enfile. C’est un bébé qui n’est plus un nouveau-né, elle l’enfile bien au chaud, on pouvait mettre l’enfant nu même dans cette poche, on lui faisait une sorte de petite couche.
Une femme, assise à l'entrée d'une tente de peau de phoque, plie un parka d'homme fait de peau de canard eider mâle (les plumes vers l'extérieur), et le place dans un sac de peau.
Commentaire du réalisateur : Voici le manteau d’hiver de l’homme avec plumes extérieures, qu’il revêtait par-dessus un autre manteau dont les plumes étaient à l’intérieur. Donc avec cette double protection, il pouvait aller chasser, guetter le phoque.
Gros plan de la main de la femme qui tient une botte en peau de canard eider, et qui la retourne (de l'intérieur vers l'extérieur).
Commentaire du réalisateur : Voici une botte, la tige est en peau de canard et le pied, en peau d’ours ou de chien.
La femme finit de retourner la botte en peau de canard eider de l'intérieur vers l'extérieur. Elle la plie et la place dans un sac de peau.
Commentaire du réalisateur : Ça, c’est un bas qu’on enfile dans la botte extérieure, qui pouvait, dans les saisons où la neige fond, avoir des semelles, la semelle empeigne, qui remonte comme un mocassin en peau de mammifère marin et cousue de façon imperméable.
Un homme et une femme sont assis près de l'entrée de la tente. L'homme s'apprête à faire un feu.
Commentaire du réalisateur : Voici, on a vu le tapis de sol en élyme des sables, il n’y avait pas là-bas de saules nains comme on en utilise sur la côte pour faire ces espèces de nattes qu’on met contre la neige dans l’iglou avant d’y mettre des peaux de caribou ou des peaux faites d’assemblages de peaux d’oiseau.
Il prend un morceau de silex et une lime de métal.
Commentaire du réalisateur : Là, Aisa Amittuq est en train de faire du feu, il a utilisé un silex et puis un morceau de lime en métal pour faire une étincelle dans cette étoupe. On utilisait au départ, après la venue des Blancs, des morceaux de canevas, de tentes de canevas qu’on faisait consumer à l’étouffée pour que ça ne se consume pas, mais que ça devienne un peu comme on fait du charbon de bois. Et c’est ça qui était utilisé pour démarrer le feu.
En frappant la lime de métal et le silex ensemble, il se produit une étincelle que l'homme place sur la matière inflammable, puis il souffle dessus.
Commentaire du réalisateur : On faisait tomber une étincelle et avec ça on pouvait faire un feu, faire chauffer une petite marmite;
Gros plan sur le visage et les mains de l'homme. Il tient dans ses mains une matière inflammable, qui semble être du foin, sur laquelle il souffle. Il y a de plus en plus de fumée qui en sort. Il place le foin en feu dans un foyer entre les roches, et il y ajoute quelques morceaux de bois.
Une femme est assise à l'entrée de la tente, et une autre femme arrive et lui tend un seau d'eau fait de peau.
La femme verse l'eau du seau dans une marmite de métal et place celle-ci sur le feu.
Gros plan sur la marmite, alors que la femme y met des herbes à infuser.
Commentaire du réalisateur : faire chauffer une petite marmite, c’étaient des marmites en stéatite. Et là, elle va faire une infusion, une sorte de thé inuit. Les plantes sont nombreuses au Nunavik, comme là-bas aussi, pour pouvoir faire des tisanes et, quand ils manquaient de thé, ils se sont vite habitués au thé, on faisait ce fameux tiirluk, c’est-à-dire en remplacement du thé.
Un homme et une femme sont assis à l'entrée de la tente et allument leurs pipes.